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Rallye de la Sarthe, ou comment positiver sur un WE de merde...
Tout commence le mardi, dernier essai avant de charger la
brêle, Jivaro a bien bossé, la selle se monte correctement (pas évident dès le
départ sur un assemblage de pièces prototypes), un amortisseur BOS remplace le
white power, les butées de direction ont été limées, le rayon de braquage passe
du porte avion à celui de simple tanker !! etc etc, comme on découvre cette
moto à chaque roulage on a pas mal de boulot. On aurait bien fait une journée
de roulage sur circuit à Issoire mais les journées ne faisant que 24h on a pas
pu !!
Je disais donc que j'étais content de la moto, les gendarmes aussi, bien qu'ils
auraient préféré qu'elle accélère de manière encore plus franche. 2 points, 90
euros, ça fait chier mais quand on joue il faut savoir perdre...
Mercredi, c'est parti pour le grand nord... qu'est ce que c'est chiant
l'autoroute...
Sur place, je laisse tomber les recos des circuits, bien souvent faut réserver,
ça coute un œil, comme je n'aime pas ça j'aime du mal à me forcer. L'an
dernier en partant avec le paquet j'avais réussi à tirer mon épingle du jeu.
Cette année je suis assez chaud, je vais prendre un bon départ, ne pas couper
dans la cassure à droite, faire un freinage d'outre tombe pour la chicane
dunlop et au pire choper la roue d'un mec qui me double genre un Nick Ayrton
par exemple.
Le circuit de Maison Blanche je ne le connais pas du tout, on fera 2 tours en
reco le samedi ça suffira.
Donc il reste la spéciale sur route. Elle emprunte en partie la même route que
l'an dernier. J'hallucine en la découvrant, elle commence par une grande
enfilade à moitié aveugle, quelques courbes serrées, à nouveau un enchainements
de petites lignes droites puis une sortie de spéciale en aveugle complet dans
un droite gauche légèrement en descente. En apprenant la route je prends 140
km/h dans le départ. La sortie ne mériterait que quelques pieux bien affutés
pour être un piège digne de ce nom. J'ai beau chercher je n'en vois pas
l'intérêt. Évidemment c'est assez fin et couillu comme passage mais comme de
toute façon on ne sait pas comment sera montée et protégée la ligne d'arrivée
la trajectoire reste indéterminée.
Soit.
Des copains prennent 180 voir plus de 200 km/h en reco donc sur route ouverte.
Splendide.
Perso, je me bats avec mes suspensions (je ne suis pas un fin
metteur au point à vrai dire) et mes vitesses, le premier changement de
direction passerait mieux en première mais la moto bouge tellement au freinage
que je manque à chaque fois de tirer tout droit. Je passe donc en deux mais en
sous régime et le temps que la moto reprenne...
Jeudi, reco du routier et passage sur la spéciale, mais je n'
ai vraiment pas le goût à prendre des risques. Avec le père on s'amuse bien sur
le routier, il a la Derbi Mulhacen de Sandrine, la région est assez belle, on
voit de superbes châteaux, de superbes chênes et autres essences en parc ou en
allées. Même l'architecture des fermes est belle.
En plus il fait beau. On profite de l'après midi pour faire la mécanique
nécessaire. Le soir restaurant dans la vieille ville du Mans, c'est le dernier
jour « officiel » de travail de mon père, il est à la retraite !!!
La vieille ville est petite mais très belle, on voit aussi une palanquée de
mini austin dont un van woody, tout pour plaire.
Comme on est pas tout à fait à fond, on profite du vendredi matin pour aller
visiter le musée des 24 h du mans, mais on trouve porte close malgré les
panneaux « réouverture au printemps 2009 ». Visiblement il est pas encore
arrivé jusqu'ici le printemps, je me disais bien que ça caillait un peu quand
même...
Vendredi c'est aussi l'arrivée des derniers dont notre
triumphant Major avec sa rougne de 1950. A ce stade, finir le rallye est un
exploit, sans même parler de performance !!
Jivaro-varette arrivent au moment où l'on se couche.
Tour de chauffe... gna, gna gna, placement sur la grille de départ, on ne
démarre pas quand le feu rouge s'éteint mais quand le vert s'allume... et merde
ça va quand même vite, je suis encore en train de fermer ma visière quand le
vert s'allume !!!
je suis à la rue complet, derrière le paquet de furieux, il y a tellement de
monde dans la cassure à droite que je suis obligé de zigzaguer, je manque de
toucher Romano et son HP2, je me retrouve à coté de John et de son SV, il se
loupe carrément à la chicane et coupe par dessus les vibreurs, c'est du grand
n'importe quoi. J'ai plein de buée sur la visière, je n'y vois rien. C'est
bizarre, je galère à suivre le 650 SV et le 690 KTM alors qu'ils ne devraient
pas voir le jour...
Les 4 tours sont très longs, je rame, je n'y vois rien, je n'utilise pas la
moitié de la piste, je parviens à doubler John et Marcus dans le dernier tour,
faut dire que vu les trajectoires du premier et la réputation du second je
préfère être sur mes roues, derrière que tenter d'être devant. Catastrophique,
il n'y a pas d'autre terme. Quand je sors de la piste je me rends compte que je
n'ai plus d'embrayage, la poignée vient en butée sur le guidon, heureusement il
débraye encore suffisamment. Je n'ai plus de phare non plus, va comprendre. 185
km/h seulement de vitesse maxi, ya effectivement un problème.
Ça part assez mal. Hop, reco de maison blanche, petit circuit pouvant être
assez drôle, bien.
Pas de surprise sur le routier, il manque une paire de flèche mais les recos et
le road book font que je n'ai pas de mal.
J'assure la spéciale comme je peux, ça va bien trop vite pour moi au départ, je
m'amuse dans le sinueux, je me traine au changement de direction, je fais du
rodéo dans l'enchainement sinueux qui suit, je m'astreint à ne pas freiner
ensuite... ou alors tard. Au deuxième changement de direction il faut s'arrêter
en passer en première, au moment d'attraper les leviers, à fond de trois,
l'embrayage vient en butée sur le guidon quasiment sans action, ça passe mais
je me suis fait une peur bleue, j'enroule gentiment la sortie de la spéciale,
les larmes aux yeux.
Je rentre jusqu'au parc sans toucher à l'embrayage, grâce à la précision de la
boite Voxan ça ne pose pas de difficultés. En une demi heure d'assistance,
changement du maitre cylindre d'embrayage, il avait certainement séché, il
était stocké depuis 1999, et remontage d'une ampoule traditionnelle dans le
phare. Pourquoi la moto n'avançait pas sur le circuit reste une grande question
et Jivaro a du mal à l'accepter. Peut-être les durits de mise à l'air du
réservoir mettent elle le réservoir en dépression.
Les potes de triumph@donf sont là, on se détend un peu. On va chambrer le Major
dès son arrivée.
Boucle de l'après midi, on part vers Maison blanche, le
circuit est effectivement assez drôle mais comme je n'ai jamais rouler avec la
voxan dans ce genre de condition je ne peux faire plus que de m'amuser.
La pluie vient jouer les troubles fêtes sur le routier. Depuis 10 jours la
météo annoncée est bonne, depuis 10 jours il fait beau mais il faut qu'il
pleuve le jour de la course. Bon ben on va voir ce que valent les Avon prévus
pour temps sec sur le mouillé. Autant ils ont un grip rassurant sur revêtement
correct autant sur le goudron fondu c'est holidays on ice mais je crois c'est
la même chose pour tout le monde.
Bien que assez confiant sur le grip je n'arrive pas à trouver le rythme au
départ de la spéciale, j'enroule la suite pour assurer, sans grande conviction.
Le chrono n'est pas si mauvais.
Enfin la nuit... J'adore la nuit. Le calme, les odeurs, le faisceau de lumière
limité font que tu as une autre perception de l'environnement, la crainte des
animaux traversants, de se perdre, de ne pas être vu si tu tombes, tout ça
donne un peu plus de cachet au roulage. Je pars façon promenade avec la voxan,
va comprendre pourquoi on a ¼ d'heure d'assistance en plus pour rejoindre le
circuit alors qu'on en a eu 1h30 juste avant. Je fais confiance à la famille
Derrien et aux autres organisateurs pour intégrer d'autres paramètres que je ne
soupçonne même pas. Moi je me fais plaisir à musarder, bien assis, avec ce
moteur très agréable à tous les régimes. Malgré deux boucles qui bien que
courtes sont émaillées d'évènements stressants je n'ai aucune fatigue.
La piste de maison blanche est mouillée. J'ai repéré des panneaux indiquant le
sens des virages qui peuvent servir de repère de freinage. Ils ne sont pas
réfléchissants, donc invisibles de nuit. Je me traine lamentablement, ne
sachant pas ou sont les virages et craignant que les pneus glissent. Je prends
confiance à la troisième courbe, qui conditionne une petite ligne droite. Un
changement de revêtement et virage en dévers me valent une belle raquette, la
moto décroche et raccroche de l'arrière assez violemment sans toutefois
m'éjecter. Ça me calme pour de bon.
La spéciale sur route, de nuit, sur le mouillé ne me fait pas vraiment envie.
J'enroule proprement et je suis finalement assez content de ma prestation. Mano
Delaval me pose 14 secondes, il a fini de me ruiner mon WE... je propose qu'on
le surnomme Joseph Lucas, comprenne qui pourra...
Retour au bercail, j'ai l'impression d'avoir juste quitté le
parc, j'aurais bien fait une boucle de plus, de jour comme de nuit, m'enfin.
Au final les résultats sont décevants, 38ème mais ce WE a permis de mettre en
avant quelques manques en quelques soucis pour nous donner des pistes de
travail pour la suite.
Il ne faut surtout pas oublier que cette moto a été remontée de toute pièce et
que ce n'est que son deuxième roulage...
La suite est moins drôle, courte nuit, pliage du camp sous la flotte,
autoroute, déballage et sinistrage de la maison, boulot à 23h pour toute la
nuit etc... la vie normale quoi... jusqu'au prochain rallye !!
Pas de Corse pour moi, trop loin, trop cher, trop de Corses. Entendez par là qu'il n'y a pas de points à récupérer. C'est surtout l'expression de la terrible frustration de l'an dernier où je me suis emmerdé à 100 sous de l'heure, à Porticcio, le pire endroit de Corse, sur un parcours sans intérêt et d'une brièveté à pleurer.
Par contre d'ici le rallye du Beaujolais on va essayer de faire un peu de piste histoire de régler la moto, de prendre quelques habitudes et sensations de vitesse et de fignoler les derniers détails.
Ça va chier !!!!!
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