- Contact -

Rallye du Dourdou 12-13 juillet 2008

On le savait, on le savait d'avance...
Non parce que, c'est vrai que c'est le plus beau pays du monde mais je ne sais pas si vous l'avez remarqué c'est quand même assez vert l'Aveyron... et oui et comme le dit le proverbe local (qui fut déformé en une version simpliste pour l'ensemble du territoire) « il n'y a pas d'herbe grasse sans eau ».

Arrivés un peu en avance nous avons attendu l'ouverture officielle des reconnaissances. Le routier est comme il se doit dur, long, fatigant. Beaucoup de petites routes, beaucoup de déclivité, beaucoup de graviers et ya pas à tordre, une épingle d'un mètre cinquante de large en pleine descente sur du gravier ben c'est chaud....
Les spéciales sont les mêmes que l'an dernier, à savoir Golinhac, une montée tout en virages (57 précisément), tout en sous-bois sur un revêtement douteux, Villecomtal, une montée très rapide avec un peu d'aveugle et Pruines, un juste milieu, ça monte fort mais il vaut mieux ne pas louper certains freinages...


La particularité du rallye du Dourdou est, outre le fait de commencer par la nuit, son système de reconnaissance. D'habitude, à compter de la semaine précédent l'épreuve tout le monde dispose du parcours et reconnaît comme il veut, avec comme restriction pas de montée des spéciales entre 23h et 7h et un maximum de 6 montées.
Au Dourdou, les recos des spéciales ne sont autorisées qu'entre 19h et 23h les 4 jours précédents l'épreuve. D'un coté ça rassure les riverains qui savent quand éviter la route, de l'autre ça concentre les recos donc un effet de groupe et ça donne le sentiment d'être sur route fermée... Je vous laisse imaginer la suite...
Pour le nombre de recos que personne ne respecte de toute façon c'est pareil. Les chronos se jouent au dixième de seconde, c'est pas en 6 montées que l'on connait assez la spéciale. Toutefois, cette année Serges Nuques est arrivé la veille du départ et a signé tout les scratch sauf un à force de faire du spectacle en travers et en wheeling il a accordé une seconde au deuxième... Respect...
Les mardi et mercredi j'effectue des recos pour connaître les spéciales, pour apprendre « le rythme ». Comme je les ai faites à pied j'ai noté « les paroles ».

Jeudi il a plu (déjà), une bonne occasion de tester l'adhérence et les trajectoires... vendredi ya trop de monde, tous assez excités, alors une simple révision rapide et hop à la maison. Il commence à y avoir du monde à la maison, les copains débarquent au fur et à mesure, motards, pas motards, chacun établi son programme.

Le samedi matin mécanique, nettoyage en vue du contrôle technique.
Je passe à l'administratif, contrôle des papiers remise des plaques... jaunes !!!!
Yahahaou je suis en plaques jaunes !!!! Je pars donc avec les 20 premiers !!!
En fait depuis l'Ain je suis 25 ème, moins quelques corses qui ont marqué des points une fois, moins ceux en panne (Thomas, ça ira mieux la fois prochaine) ben je rentre dans les 20... Pis bon, Villecomtal était mon club l'an dernier...
Donc ça change tout au niveau des horaires, je pars desuite, pas de galère à partir à minuit alors que les premiers sont rentrés mais par contre pas le temps de manger sur l'étape de jour...
Hopopop, la brêle est au parc fermé, l'après midi est à nous. Il y a tellement de monde et de motos que l'on va la passer à se balader dans le bled à blaguer avec les sides-caristes, les guzzistes et autres motards non élevés en batterie...


Les copains non-motards nous rejoignent avec une énorme salade de riz (on est onze !!) qui me permet de me détendre un peu avec le départ... Je vois les cadors monter au parc fermé, moi je ne suis pas près, putain faut que je me dépêche, je pars avec eux ce coup ci.... J'ai une boule au ventre c'est au moins une pastèque...
Dans l'après-midi on a pris quelques gouttes, que faire, combarde de pluie ou pas... bof, pour trois gouttes ça vaut pas le coup, c'est chiant une combarde... mais bien sur...

Allez hop, au départ, le speaker égrène le pédigree de chacun, putain je pars 17ème entre les deux sides qui jouent le titre de champion de France.... D'ailleurs la fine équipe me charrie bien, genre « si on te rattrape on te croque, n'ai pas peur, bouge pas, de toute façon on te pousse etc... ».
Je pars, dans la montée au-dessus de Villecomtal et je chope une averse type orage, je suis trempé quasi instantanément... meeeeeerde ça commence bien... Mais la route est chaude de la journée alors hop, tout aussi instantanément se forme des nappes de brouillards... le bonheur !!!
On traverse un plateau à grand renfort de lignes droites mais je sais qu'il ne faut pas louper le virage du bout... j'y suis à 30 km/h, je vois les phares du side parti à une minute derrière. C'est là que commence une descente étroite et gravillonneuse. Putain ils vont me rattraper, c'est bien j'aurais leur lumière mais il faudra que je les laisse passer. Pis en bas la route qui remonte la vallée a été regravillonnée samedi donc les organisateurs n'ont pas pu rajouter quelques minutes au temps de liaison pour compenser... C'est bien ma chance, premier rallye en plaque jaune et des conditions apocalyptiques... Je révise mes objectifs, rentrer entier et perdre le moins de temps possible, sur le routier et en spéciales. Je parviens en bas de la descente sans me faire rattraper, j'ouvre le plus possible, j'atteins la zone de graviers, effectivement il y en a 5 cm de partout, pas grave, 100 km/h dans les bouts de droits !!!
J'arrive au pointage de Pruines juste 10 secondes avant ma minute, cela ne m'était jamais arrivé d'être si short !!

J'assure la spéciale mais sans trop me traîner quand même, dans les réaccèlérations je mets une vitesse au-dessus de la normale pour ne pas glisser, même s'il n'est pas fameux je suis assez content de mon temps, pour monter plus vite il aurait fallu prendre le risque de tomber.
La liaison qui suit est assez longue mais que sur de la petite route... et elle se termine par une descente tout autant sinueuse que gravillonnée, je redoute de m'y faire pousser par le side... Je roule le plus vite possible sans prendre ni le risque de tomber ni celui de choper un radar même si, vu les conditions je doute que les condés soient en faction. Par contre les spectateurs eux sont là, dans chaque bled, il y a des gens, sous la flotte en pleine nuit pour nous encourager... un grand merci à eux...
Oh merveille, je ne me perds pas, je ne me tombe pas, je rentre dans les temps... On a un peu de répit avant Golinhac la route est belle (les gorges du lot pour les ceusses qui connaissent la plus belle route du monde). Golinhac euh comment dire... en sportive c'est un peu on/off puisque le revêtement et les virages ne permettent pas bien d'enrouler... alors du on/off sur du mouillé hein... mais bon, je sauve les meubles, je suis assez content de moi !!
La liaison jusqu'à Villlecomtal se fait par des routiers assez grandes mais tout en goudron fondu... de nuit , sous la flotte avec du brouillard.... Un grand moment de bonheur. J'atteins le stade ou à cause des conditions extérieures et de la fatigue tu éteins tout le cerveau, je ne fonctionne que sur réflexes.
Je me prépare pour la montée de Villecomtal, je pense arriver à monter assez fort malgré le temps, je sais que le grip est assez bon.
Effectivement je pars fort mais rapidement je chope du brouillard. J'ai beau connaître la route par coeur je coupe et monte à rythme normal, tant mieux pour ceux qui sont capable de monter en aveugle, pour ma part c'est niet !!!. Je prend une minute par rapport au temps scratch selon l'affichage en haut de la spéciale mais je n'aurais pas le même temps d'afficher sur les feuilles de résultats... va comprendre.
A l'arrivée, une fois la moto posée, ça rigole bien, je suis trempé mais bien heureux d'être là avec une bonne bande de mecs aussi cons que moi...
Le fan club me rejoint, ils sont dans le même état que moi... Sandrine rentre à la maison, derrière Manu, comme la route est coupée par la spéciale de Villecomtal , ils sont obligés de prendre des petites routes... bon courage...
Pour ne pas tremper le matelas qui tient tout le camion je me fout à poil dehors avant de me glisser sous les draps. On est quand même pas loin du plan galère mais j'ai un avantage... comme j'ai deux ensembles je sais que demain je pars avec des fringues sèches...
Le matin, pas le temps de ranconer, je récupère la moto une heure avant le départ, à 9h donc, démontage des éclairages, entretien et roule...

Les conditions sont meilleures et l'on repart dans une configuration de rallye plus normal.
Alors que je regarde le paysage je me perds, toujours au bout de ce plateau. C'est les graviers qui m'ont mis la puce à l'oreille, il y en a de partout mais je ne me souvenais pas qu'il y en avait là... Un petit demi-tour, j'ai pas perdu grand chose !!
Pruine se passe bien, la liaison après aussi. L'organisation a prévu un Contrôle Horaire dans la vallée du Lot, sur une aire à coté de la route. Surpris, j'y rentre un peu fort, le chemin est boueux, je le traverse, je me sors dans les orties sur le coté mais je ne me tombe pas... ouf !!! Devant moi Maxime est mort de rire, sa ktm est toute sale, lui il s'en est mis une !!

Durant les liaisons je roule avec le side Laur/Ferrieu, ils sont vraiment impressionnants, autant pour nous le 60 de moyenne se tient assez facilement autant eux ils sont tributaires de la circulation, du croisement d'autres véhicules et un simple tracteur à doubler ou à croiser peut devenir très vite problématique... je ne parle pas d'un touriste avec une caravane qui bloque un bled en manœuvrant...
J'assure Golinhac en attendant Villecomtal, c'est la seule spéciale ou la dayto peut s'exprimer complètement...
Je pars super fort et reste à bon rythme malgré les traces d'humidités et les chatons de châtaigniers sur la route. Tout le haut se fait genou par terre avec un angle de folie !!!
Le panneau de chronométrage m'annonce « Argoud 1'39, Sonilhac 1'41 »
Yaaaaaaaaouououououououh !!!! 2 secondes du scratch de catégorie, qui sur ce genre de spéciale ne doit pas être du scratch général je suis super content, je hurle dans le casque !!!
Hopopop on se calme, la boucle n'est pas terminée, il reste une liaison de routes de merde avant la deuxième boucle...

J'entame la descente d'Estaing, un virage à gauche se referme un peu, hop du frein arrière, la moto glisse, raccroche puis re-glisse et zou, tout le monde au fossé !!! La brêle est droite mais le guidon est au même niveau que la route, ça va être chaud pour la sortir !!! En fait j'ai chopé une tache de goudron fondu et derrière il y avait des graviers... Le concurrent suivant arrive, un breton en street triple, à deux on en chie mais on sort la dayto centimètre par centimètre... Merci encore, et je ne dirai plus de mal des bretons enfin... pas de tous quoi...
Je repars de suite, je re-règle les commandes en roulant, le sélecteur est tordu; rien de grave on rentre.... à bon rythme forcément.
15 minutes d'assistance pour réparer, refaire le plein, manger, nettoyer la visière etc... Heureusement Gérard et Claude sont là ils se chargent de la moto, Dominique fait le plein... je n'ai plus qu'à manger !! un vrai team !!


Au pointage de départ on me dit que je vais attendre, que finalement on a 1/2h d'assistance... tant pis...
La deuxième boucle se passe bien, je pars fort dans Villecomtal mais je sens dès le premier enchaînement que je n'ai plus de bras, je subi les bosses, je manque de vivacité... Le chrono m'indique le scratch de Maxime en 1'13 et moi en 1'24 !?!?
Je ne comprend pas comment en ayant plus de bras je mets 20 secondes de moins qu'à la première montée. Les feuilles de résultats indique 1'16 pour le chrono de Maxime... ya quelque chose qui merde quelque part visiblement.

La pluie reprend dès l'arrivée du dernier concurrent, on est mouillé, fatigué, on rentre fissa à la maison pour se faire une grosse bouffe bien méritée !!

 

 

Merci au fan club de votre présence, bienveillante, encourageante, distrayante :
Sandrine et Gérard comme d'hab'
Le Claude et Dominique
Philippe et Geneviève montés de Toulon avec un choda voxan magnifique
Estelle et Fabien venus s'encanailler dans le monde monomaniaque des motards,
Manu, Monsieur de la Piècerie moto à Clermont-Ferrand
Hervé et Christine, futurs motards en Afrique vu leur capacité à attirer la pluie...

 


Retour à la liste des comptes rendus

 

 

 

Plan du site | Accueil | Contacter le Why Team | ©2011 Le Why Team