![]() |
||
- Contact -
|
On le savait, on le savait d'avance...
Non parce que, c'est vrai que c'est le plus beau pays du monde mais je ne sais
pas si vous l'avez remarqué c'est quand même assez vert l'Aveyron... et oui et
comme le dit le proverbe local (qui fut déformé en une version simpliste pour
l'ensemble du territoire) « il n'y a pas d'herbe grasse sans eau ».
Arrivés un peu en avance nous avons attendu l'ouverture officielle des
reconnaissances. Le routier est comme il se doit dur, long, fatigant. Beaucoup
de petites routes, beaucoup de déclivité, beaucoup de graviers et ya pas à
tordre, une épingle d'un mètre cinquante de large en pleine descente sur du
gravier ben c'est chaud....
Les spéciales sont les mêmes que l'an dernier, à savoir Golinhac, une montée
tout en virages (57 précisément), tout en sous-bois sur un revêtement douteux,
Villecomtal, une montée très rapide avec un peu d'aveugle et Pruines, un juste
milieu, ça monte fort mais il vaut mieux ne pas louper certains freinages...
La particularité du rallye du Dourdou est, outre le fait de commencer par la
nuit, son système de reconnaissance. D'habitude, à compter de la semaine
précédent l'épreuve tout le monde dispose du parcours et reconnaît comme il
veut, avec comme restriction pas de montée des spéciales entre 23h et 7h et un
maximum de 6 montées.
Au Dourdou, les recos des spéciales ne sont autorisées qu'entre 19h et 23h les
4 jours précédents l'épreuve. D'un coté ça rassure les riverains qui savent
quand éviter la route, de l'autre ça concentre les recos donc un effet de
groupe et ça donne le sentiment d'être sur route fermée... Je vous laisse
imaginer la suite...
Pour le nombre de recos que personne ne respecte de toute façon c'est pareil.
Les chronos se jouent au dixième de seconde, c'est pas en 6 montées que l'on
connait assez la spéciale. Toutefois, cette année Serges Nuques est arrivé la
veille du départ et a signé tout les scratch sauf un à force de faire du
spectacle en travers et en wheeling il a accordé une seconde au deuxième...
Respect...
Les mardi et mercredi j'effectue des recos pour connaître les spéciales, pour
apprendre « le rythme ». Comme je les ai faites à pied j'ai noté « les paroles
».
Jeudi il a plu (déjà), une bonne occasion de tester l'adhérence et les
trajectoires... vendredi ya trop de monde, tous assez excités, alors une simple
révision rapide et hop à la maison. Il commence à y avoir du monde à la maison,
les copains débarquent au fur et à mesure, motards, pas motards, chacun établi
son programme.
Le samedi matin mécanique, nettoyage en vue du contrôle
technique.
Je passe à l'administratif, contrôle des papiers remise des plaques... jaunes
!!!!
Yahahaou je suis en plaques jaunes !!!! Je pars donc avec les
20 premiers !!!
En fait depuis l'Ain je suis 25 ème, moins quelques corses qui ont marqué des
points une fois, moins ceux en panne (Thomas, ça ira mieux la fois prochaine)
ben je rentre dans les 20... Pis bon, Villecomtal était mon club l'an
dernier...
Donc ça change tout au niveau des horaires, je pars desuite, pas de galère à
partir à minuit alors que les premiers sont rentrés mais par contre pas le
temps de manger sur l'étape de jour...
Hopopop, la brêle est au parc fermé, l'après midi est à nous. Il y a tellement
de monde et de motos que l'on va la passer à se balader dans le bled à blaguer
avec les sides-caristes, les guzzistes et autres motards non élevés en
batterie...
Les copains non-motards nous rejoignent avec une énorme
salade de riz (on est onze !!) qui me permet de me détendre un peu avec le
départ... Je vois les cadors monter au parc fermé, moi je ne suis pas près,
putain faut que je me dépêche, je pars avec eux ce coup ci.... J'ai une boule
au ventre c'est au moins une pastèque...
Dans l'après-midi on a pris quelques gouttes, que faire, combarde de pluie ou
pas... bof, pour trois gouttes ça vaut pas le coup, c'est chiant une
combarde... mais bien sur...
Allez hop, au départ, le speaker égrène le pédigree de chacun, putain je pars
17ème entre les deux sides qui jouent le titre de champion de France....
D'ailleurs la fine équipe me charrie bien, genre « si on te rattrape on te
croque, n'ai pas peur, bouge pas, de toute façon on te pousse etc... ».
Je pars, dans la montée au-dessus de Villecomtal et je chope une averse type
orage, je suis trempé quasi instantanément... meeeeeerde ça commence bien...
Mais la route est chaude de la journée alors hop, tout aussi instantanément se
forme des nappes de brouillards... le bonheur !!!
On traverse un plateau à grand renfort de lignes droites mais je sais qu'il ne
faut pas louper le virage du bout... j'y suis à 30 km/h, je vois les phares du
side parti à une minute derrière. C'est là que commence une descente étroite et
gravillonneuse. Putain ils vont me rattraper, c'est bien j'aurais leur lumière
mais il faudra que je les laisse passer. Pis en bas la route qui remonte la
vallée a été regravillonnée samedi donc les organisateurs n'ont pas pu rajouter
quelques minutes au temps de liaison pour compenser... C'est bien ma chance,
premier rallye en plaque jaune et des conditions apocalyptiques... Je révise
mes objectifs, rentrer entier et perdre le moins de temps possible, sur le
routier et en spéciales. Je parviens en bas de la descente sans me faire
rattraper, j'ouvre le plus possible, j'atteins la zone de graviers,
effectivement il y en a 5 cm de partout, pas grave, 100 km/h dans les bouts de
droits !!!
J'arrive au pointage de Pruines juste 10 secondes avant ma minute, cela ne
m'était jamais arrivé d'être si short !!
J'assure la spéciale mais sans trop me traîner quand même, dans les
réaccèlérations je mets une vitesse au-dessus de la normale pour ne pas
glisser, même s'il n'est pas fameux je suis assez content de mon temps, pour
monter plus vite il aurait fallu prendre le risque de tomber.
La liaison qui suit est assez longue mais que sur de la petite route... et elle
se termine par une descente tout autant sinueuse que gravillonnée, je redoute
de m'y faire pousser par le side... Je roule le plus vite possible sans prendre
ni le risque de tomber ni celui de choper un radar même si, vu les conditions
je doute que les condés soient en faction. Par contre les spectateurs eux sont
là, dans chaque bled, il y a des gens, sous la flotte en pleine nuit pour nous
encourager... un grand merci à eux...
Oh merveille, je ne me perds pas, je ne me tombe pas, je rentre dans les
temps... On a un peu de répit avant Golinhac la route est belle (les gorges du
lot pour les ceusses qui connaissent la plus belle route du monde). Golinhac
euh comment dire... en sportive c'est un peu on/off puisque le revêtement et
les virages ne permettent pas bien d'enrouler... alors du on/off sur du mouillé
hein... mais bon, je sauve les meubles, je suis assez content de moi !!
La liaison jusqu'à Villlecomtal se fait par des routiers assez grandes mais
tout en goudron fondu... de nuit , sous la flotte avec du brouillard.... Un
grand moment de bonheur. J'atteins le stade ou à cause des conditions
extérieures et de la fatigue tu éteins tout le cerveau, je ne fonctionne que
sur réflexes.
Je me prépare pour la montée de Villecomtal, je pense arriver à monter assez
fort malgré le temps, je sais que le grip est assez bon.
Effectivement je pars fort mais rapidement je chope du brouillard. J'ai beau
connaître la route par coeur je coupe et monte à rythme normal, tant mieux pour
ceux qui sont capable de monter en aveugle, pour ma part c'est niet !!!. Je
prend une minute par rapport au temps scratch selon l'affichage en haut de la
spéciale mais je n'aurais pas le même temps d'afficher sur les feuilles de
résultats... va comprendre.
A l'arrivée, une fois la moto posée, ça rigole bien, je suis trempé mais bien
heureux d'être là avec une bonne bande de mecs aussi cons que moi...
Le fan club me rejoint, ils sont dans le même état que moi... Sandrine rentre à
la maison, derrière Manu, comme la route est coupée par la spéciale de
Villecomtal , ils sont obligés de prendre des petites routes... bon
courage...
Pour ne pas tremper le matelas qui tient tout le camion je me fout à poil
dehors avant de me glisser sous les draps. On est quand même pas loin du plan
galère mais j'ai un avantage... comme j'ai deux ensembles je sais que demain je
pars avec des fringues sèches...
Le matin, pas le temps de ranconer, je récupère la moto une heure avant le
départ, à 9h donc, démontage des éclairages, entretien et roule...
Les conditions sont meilleures et l'on repart dans une configuration de rallye
plus normal.
Alors que je regarde le paysage je me perds, toujours au bout de ce plateau.
C'est les graviers qui m'ont mis la puce à l'oreille, il y en a de partout mais
je ne me souvenais pas qu'il y en avait là... Un petit demi-tour, j'ai pas
perdu grand chose !!
Pruine se passe bien, la liaison après aussi. L'organisation a prévu un
Contrôle Horaire dans la vallée du Lot, sur une aire à coté de la route.
Surpris, j'y rentre un peu fort, le chemin est boueux, je le traverse, je me
sors dans les orties sur le coté mais je ne me tombe pas... ouf !!! Devant moi
Maxime est mort de rire, sa ktm est toute sale, lui il s'en est mis une !!
Durant les liaisons je roule avec le side Laur/Ferrieu, ils
sont vraiment impressionnants, autant pour nous le 60 de moyenne se tient assez
facilement autant eux ils sont tributaires de la circulation, du croisement
d'autres véhicules et un simple tracteur à doubler ou à croiser peut devenir
très vite problématique... je ne parle pas d'un touriste avec une caravane qui
bloque un bled en manœuvrant...
J'assure Golinhac en attendant Villecomtal, c'est la seule spéciale ou la dayto
peut s'exprimer complètement...
Je pars super fort et reste à bon rythme malgré les traces d'humidités et les
chatons de châtaigniers sur la route. Tout le haut se fait genou par terre avec
un angle de folie !!!
Le panneau de chronométrage m'annonce « Argoud 1'39, Sonilhac 1'41 »
Yaaaaaaaaouououououououh !!!! 2 secondes du scratch de catégorie, qui sur ce
genre de spéciale ne doit pas être du scratch général je suis super content, je
hurle dans le casque !!!
Hopopop on se calme, la boucle n'est pas terminée, il reste une liaison de
routes de merde avant la deuxième boucle...
J'entame la descente d'Estaing, un virage à gauche se referme un peu, hop du
frein arrière, la moto glisse, raccroche puis re-glisse et zou, tout le monde
au fossé !!! La brêle est droite mais le guidon est au même niveau que la
route, ça va être chaud pour la sortir !!! En fait j'ai chopé une tache de
goudron fondu et derrière il y avait des graviers... Le concurrent suivant
arrive, un breton en street triple, à deux on en chie mais on sort la dayto
centimètre par centimètre... Merci encore, et je ne dirai plus de mal des
bretons enfin... pas de tous quoi...
Je repars de suite, je re-règle les commandes en roulant, le sélecteur est
tordu; rien de grave on rentre.... à bon rythme forcément.
15 minutes d'assistance pour réparer, refaire le plein, manger, nettoyer la
visière etc... Heureusement Gérard et Claude sont là ils se chargent de la
moto, Dominique fait le plein... je n'ai plus qu'à manger !! un vrai team !!
Au pointage de départ on me dit que je vais attendre, que finalement on a 1/2h
d'assistance... tant pis...
La deuxième boucle se passe bien, je pars fort dans Villecomtal mais je sens
dès le premier enchaînement que je n'ai plus de bras, je subi les bosses, je
manque de vivacité... Le chrono m'indique le scratch de Maxime en 1'13 et moi
en 1'24 !?!?
Je ne comprend pas comment en ayant plus de bras je mets 20 secondes de moins
qu'à la première montée. Les feuilles de résultats indique 1'16 pour le chrono
de Maxime... ya quelque chose qui merde quelque part visiblement.
La pluie reprend dès l'arrivée du dernier concurrent, on est mouillé, fatigué, on rentre fissa à la maison pour se faire une grosse bouffe bien méritée !!
Merci au fan club de votre présence, bienveillante,
encourageante, distrayante :
Sandrine et Gérard comme d'hab'
Le Claude et Dominique
Philippe et Geneviève montés de Toulon avec un choda voxan magnifique
Estelle et Fabien venus s'encanailler dans le monde monomaniaque des
motards,
Manu, Monsieur de la Piècerie moto à Clermont-Ferrand
Hervé et Christine, futurs motards en Afrique vu leur capacité à attirer la
pluie...
Retour à la liste des comptes rendus
Plan du site | Accueil | Contacter le Why Team | ©2011 Le Why Team