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DarkDog Moto Tour 26/09-5/10/2008

Allez hop, vendredi 14h on lève l'ancre. Arrivée à Reims vers 21h30, on chope notre emplacement, non sans mal, le mec comprend pas que l'on ai qu'un véhicule... c'est vrai que quand on voit le paddock je pense que nous étions les plus manouches...
Le samedi, contrôle administratif puis technique, pas de stress, pas de problèmes, c'est comme en rallye, on l'a fait 5 fois cette saison. un passage au banc, la dayto sort 89 chevaux alors qu'on a le droit à 106 c'est sur que je ne risque pas de me retourner... tant pis, c'est les joies du bridage...

Dans l'après midi arrive Maxime Mettra, 3ème scratch des deux derniers rallyes, il avait envie de rouler alors il est venu avec sa Versys quotidienne pour voir si quelqu'un avait besoin d'une assistance rapide... ben oui moi je suis preneur !!
Du coup on prend ses bagages, il mange avec nous, il me prend mes affaires et le pique-nique commun pour rouler.
Le soir les gars de la concession Triumph de St Etienne arrivent les bras chargés : « salut, en fait on s'est regroupé, on a une table et deux chaises en trop ça vous dit ? Vous nous les rendrez à Toulon... »
Yeeeesss c'est merveilleux... c'est vrai que sinon ça aurait été vraiment roots. Là on atteignait la notion de confort...

Samedi, le prologue

De nuit, dans la zone industrielle de Reims, le prologue a bien tenu ses promesses : sans aucun intérêt. J'avais l'impression de rouler avec les pneus crevés, tellement ça glissait, on ne décrochait jamais puisque on tenait jamais... Vous rajoutez des plaques d'égouts et les dégagements d'une zone industrielle (clôture, poteau, trottoir) et vous obtenez un « sacré truc d'idiot » sans comptez que c'est juste un prologue qui ne compte pas pour le classement final.

Dimanche : Reims/Haybes/Reims

Comme je me suis traîné la veille et que les départs se font en fonction du classement de la veille on a un peu de temps le dimanche matin, on ne se lève qu'à 7h !! Les experts partent avant les promotions, ce qui nous vaudra de rouler beaucoup de nuit...
Une belle journée, froide mais ensoleillé nous montre un bon aspect des Ardennes, Un coin vraiment joli.

Comme on fait une boucle Reims/Reims Sandrine en a profité pour monter en passagère de Max et on passe vraiment une bonne journée.

La spéciale de Haybes est belle, je monte propre, belles traj' en enroulant. En un mot j'assure, comme je le ferais avec toutes les spéciales, ce qui me vaudra grosso modo toujours une place de 50 ème général, 40 ème en Expert.

J'ai bien sur oublier mon porte feuille donc c'est Nick Ayrton qui me paye le plein pour rentrer sur Reims. Le routier ne posait pas spécialement de difficultés on a fait 350 km, on a eu le temps de s'arrêter dans un bistrot pour boire un café le matin... Assistance au retour, on remonte les phares pour la boucle de nuit.

Dimanche soir : Reims/Pévy/Reims

Le feu de circulation est vert au moment où je pars, il passe au rouge je m'y arrête tout en glisse...
Je ne sais pas avec quoi ils ont revêtu les rues de Reims mais c'est une patinoire géante !! Je tiens un bon rythme sur le début du routier, je l'ai reconnu en camion samedi après midi. Je vois l'équipe radar de l'organisation dans un bled à 30 km/h, je suis à 55, ils me laissent passer. Comme je ne suis pas franchement en avance je mets du gaz. Je tire un mono qui a des problèmes d'éclairages, ça roule euh... bien !! Tout d'un coup dans un bled on trouve une estafette de gendarmerie au milieu de la route. Une autre estafette arrive en même temps :
- Veuillez stopper les véhicules et vous ranger sur le bas coté s'il vous plaît ! qu'est ce que vous faites là ? c'est quoi ces numéros ?
- ben on participe au MotoTour, au départ de Reims, on a une spéciale à Pévy, pas loin d'ici... - parce qu'on a un riverain qui nous a appelé en disant qu'il y avait un motard qui tournait en rond dans le quartier et qu'il faisait du bruit.
- Euh... ben c'est à dire qu'on est 250 mais là on est que 50 à être passé... mais vous n'êtes pas au courant que le MotoTour traverse votre zone ??
- non non on est au courant de rien.
S'en suit une discussion sur le fonctionnement des rallyes, sur l'encadrement par la garde républicaine, qu'ils devraient les contacter pour en savoir plus... au bout d'un moment quand on est sur qu'il ne nous reprochent rien et que l'on a à faire à un imbroglio organisationnel on demande à partir.

Et là on roule comme des fous, forcément on vient de perdre près de 5 minutes en palabres, sur un contrôle horaires de 29 minutes c'est beaucoup... et sur un CH très difficile c'est même trop... j'arrive avec deux minutes de retard, légèrement énervé je freine au dernier moment et emporte dans mon dérapage le tapis de pointage... Je suis vert, je n'ai jamais pris de pénalités en une saison de rallye où on a des CH courts et il faut que j'en prenne ici, dès le premier jour à cause d'une connerie d'organisation, d'un riverain dont on a troublé le sommeil...
Bien agacé je pars dans la spéciale assez fort et je suis assez content de ma prestation. Je déchanterai assez vite devant les chronos, au final je n'ai pas fait mieux que d'habitude.
Je ne vous fais pas le détail du trajet retour, un permis à 120 points n'y suffirait pas. En plus avec mon nouveau phare, la dayto éteint tout le tableau de bord quand je passe en phare+additionnels , donc j'ai un peu peur de tomber en panne.

A l'arrivée, avec mon acolyte on pose une réclamation face au temps que l'on a perdu. Des pilotes se regroupent pour contester toutes les pénalités sous prétexte que le temps était impossible à tenir. je m'y oppose, déjà parce que rentrer dans les temps était possible, pas aux vitesses légales c'est sur mais c'était possible et le jeu n'est pas forcément de ne pas prendre de pénalités mais d'en prendre moins qu'un mec qui roule moins bien. au final, face à la levée de bouclier et sous l'égide de la sécurité routière l'organisation enlèvera toutes les pénalités sans discernement. Tant pis.

fi des controverses, au dodo !!!





Lundi : Reims/Base chrono/Orival/Val de Reuil

Debout à 6h, assistance, enlever les phares, départ vers les 8h en direction de Val de Reuil. On a une heure pour rejoindre le départ de la base chrono mais comme on traverse Reims en heure de pointe c'est un peu chaud pour le 60 km/h de moyenne. Tant pis on roulera plus vite dans les grandes lignes droites autour... oui mais il y a du brouillard... tant pis, on pointera à l'heure quand même...

Ma première base chrono !! On part comme dans une spéciale avec un chrono, on doit rouler à 60 km/h de moyenne en permanence puisque on ne sait pas où est la cellule de fin de la base chrono. En principe c'est une petite route tortueuse, sur laquelle tu arrives à tenir le 60 en prenant le rythme et tout d'un coup il y a une difficulté comme un enchaînement d'épingles, un secteur gravillonné etc... et la cellule est juste après, forcément.. L'écart avec le temps de référence est directement répercuté sur l'addition des chronos des spéciales donc ce n'est pas la peine de prendre des risques en spéciales pour gagner 2 secondes si c'est pour en perdre 10 en base chrono, beaucoup moins dangereuse.
Je suis assez content de moi, je ne prends qu'une seconde.

La journée jusqu'à Val de Reuil en passant par Orival va me faire toucher du doigt mon manque de préparation. Je me perds le matin, je suis obligé de rouler vite pour pointer à l'heure au CH de neutralisation (1/2h pour de l'assistance ou le repas vers le milieu du parcours). je n'ai plus d'essence, je suis obligé de faire un détour à la ville la plus proche, je suis donc obligé de rouler vite toute l'après midi. Rouler vite c'est de la fatigue qui s'accumule, fatigue physique mais aussi nerveuse, on passe par de toutes petites routes avec des changements de direction fréquents, des plaques de graviers etc... pendant 385 km.
La spéciale d'Orival me fait peur. On passe 4 fois sous un viaduc, les tunnels sont très étroits et les virages qui nous y amènent sont bosselés ou glissants. A mon arrivée vers le départ je croise une ambulance, Vincent Philippe vient de se sortir, bassin fracturé...
J'assure le coup, tant pis pour le chrono, qui au final ne sera pas si mauvais.

Val de Reuil... vous connaissez pas ?? c'est la plus jeune ville de France. Vous savez un truc en béton avec des passerelles, des commerces au pied des immeubles dans des centres commerciaux ressemblant à des parking souterrains... Au moins c'est plus calme qu'à Reims où on a dormi 3 nuits au raz de l'autoroute.
Dès le pointage au CH d'arrivée je l'avais remarqué cette Triumph, une América décoré façon bois avec des sacoches et une selle en cuir façon western. J'allais donc savoir enfin qui est le Goffin, l'un des deux seuls qui soit rentré sur le forum les pieds devant et qui n'en soit pas ressortit de la même manière !!!
Comme d'hab, assistance, le plus long c'est de préparer le road book, 20 feuilles A4 à couper en deux dans la longueur, puis à coller au scotch bout à bout pour avoir le défilement de tous les carrefours des 433 km du lendemain. Beaucoup de pilotes sont passés au tripy, road book électronique qui non seulement ne nécessite pas de découpage/collage mais te dit aussi quand tu t'es gouré de route ce qui évite de jardiner... mais moi je suis un vrai, un pur un dur je roule au road book...
et puis c'est cher un tripy... mais quand je peux suivre quelqu'un qui a un tripy...

Arrive la bande triumphiste locale et moins locale, Mat, JeanMi de Paris, Le Major du 79, et le fameux Goffin !! Clair que le personnage vaut le détour, il est à la hauteur de ses posts sur le forum, t'y mets une pièce et c'est festival alors avec le Major à coté... Pis il y a quelqu'un d'autre avec eux, son visage et son physique me disent quelque chose mais je n'arrive pas à remettre... C'est quand on cause moto (ah bon on cause moto nous ??) que je le remets : Raspoutine !! et Cristalline sa fameuse Egli-Vincent-Godet !! Pour les non connaisseurs c'est le top du summum de la moto de collection, une moto sortie dans les années 40 mais qui avait 40 ans d'avance d'un point technique et surtout qui était déjà à l'époque une moto de luxe. Raspoutine est dans toutes revues de motos anciennes, on le voit sur toutes les démonstrations et là c'est lui qui vient me voir !!! Le top de la gloire !!! Bien sur il venait voir d'autre gens, il serait passé quand même voir le MotoTour mais je m'en fous c'est avec nous qu'il a mangé et bu !!!

D'ailleurs à manger et à boire il y avait, SH et PVH avaient fait les choses en grand, on a été invité sous notre tente !!
J'ai fait un tour avec la 6T du Major qui m'a accompagné avec la brêle du Goffin (si tu veux pas que je le dise Major, il t'en coûtera 2 euros...), une vraie bonne triumph de la grande époque, avec les vitesses à droite, des commandes reculées qui amène ton tibia juste en contact avec le kick, un vrai bonheur.

Bon, on ne se couche pas trop tard, demain le départ est vers les 6h30 et il va pleuvoir.

Mardi : Val de Reuil/Croix en Ternois/Naours/Val de Reuil

Je suis bien content de rejoindre un groupe, formé au hasard des feux rouges, on roule en file indienne, quand celui qui ouvre se plante de route il fait signe et reprend en fin de troupeau, je ressens un sentiment fort d'entraide et de respect mutuel. d'autant plus qu'il pleut. Comme on arrive à Croix en Ternois avec un peu d'avance on a le temps de boire un café en remettant de l'essence pour aller au bout des 5 ou 7 tours de circuit, je ne me souviens plus.

Je laisse partir tout le monde et fait mon bout de chemin en attendant la délivrance de ce putain de drapeau à damier. Je ne suis jamais autant dégoûté de faire de la moto que pendant cette spéciale, absolument aucun intérêt. Je suis tellement à l'arrêt que les trois premiers me posent un tour. Je fini 104 ème... Comme je sors dernier du circuit et que l'on pointe un par minute j'attend à nouveau 1/2h sous la flotte, puis encore 1/2h d'assistance, j'en peux plus. Plus de deux heures à rien foutre sous la flotte pour 5 tours d'un truc sans aucun intérêt mais avec pas mal de risques... un bonheur.
Le retour se fera aussi sous la flotte, la spéciale de Naours est annulée à cause de coulée de boue.

Le truc qui me remonte le moral c'est que je n'avais pas reconnu ni Croix en Ternois ni Naours, donc je n'avais pas perdu mon temps. D'ailleurs en vidéo Naours semblait être une succession de ligne droite brisée par des cassures rapides mais aveugles, tout ça sur du plat.
Tout faux, c'est des montagnes russes, des courbes se referment...
Je suis bien content qu'elle soit annulée et que l'on y passe sans chrono !!
Les soirées commencent à se raccourcir pour gagner du temps de sommeil...
Toujours ces road book à préparer... 550 km demain, départ à 5h du matin...









Mercredi : Val de Reuil/base chrono/Nevers Magny Cours

Peu de temps après le départ on voit un camion arrêté à un carrefour avec un panneau « Mototour, café gratos ». Yeeess c'est le Raspoutine qui a installé un stand de convivialité !! Bien sur on prend le temps, deux gendarmes s'arrêtent avec nous. On blague sur la notion de racolage, les conneries dites réchauffent autant que le café !!
On repart juste après les sides, je force un peu le rythme pour les rattraper (quiconque a roulé derrière un side de nuit voit se que veux dire forcer un peu le rythme...).
On va faire toute la nuit derrière eux, trois sides, ça éclaire bien, avec la distance entre chaque ça permet de bien anticiper pis c'est rassurant, ça tient toute la route un side donc s'il passe, pas de soucis !!!

Pas de soucis c'est vite dit, dans la matinée suite à une erreur de road book le side devant pile en croyant qu'il fallait tourner dans une cour de ferme.
Bien que le suivant à distance j'ai été surpris par sa manœuvre, d'autant plus qu'il n'y avait aucune raison de tourner là.
Et ça freine fort un side... très fort !!! J'ai eu beau planter les freins je tape dans le side et passe par dessus le singe (le passager).
Au moment du choc j'imagine la fourche pliée, la moto morte et le MotoTour qui s'arrête là.
Finalement je suis presque content de voir que seule la platine de cale pied n'a pas résisté.
Sans se poser trop de question on rejoint le CH de neutralisation. J'appelle Sandrine pour que l'on se donne rendez-vous sur la route pour changer la pièce. C'est pas si facile puisque nous n'avons pas de carte de notre itinéraire, juste un défilement de carrefour. A rouler (fort pour gagner le temps du changement de platine) sans cale pied je vais m'offrir deux jours de courbatures dans la jambe droite...

A l'arrivée à Nevers nous attend une spéciale assez drôle bien que dangereuse : un tour de la piste de kart, glissante et aux virages déversants, sortie par un portail puis traversée des bâtiments de l'AFPA par la cour empierrée, saut d'un petit trottoir, entrée sur la piste Ecole, pour un tour, par un autre portail.

On est pressé de passer car des nuages arrivent, beaucoup de mec se mettent au tas dans les deux premiers virages et la sortie de la piste de kart, juste à coté de nous est très impressionnante, étroite, au raz de poteau en ferraille ou en béton...

Je ne trouverai le rythme de la piste de kart que pour les deux derniers virages, j'assure la transition et mets gaz en grand sur la piste Ecole que je ne connais pas du tout.

La soirée va être intense, cette nuit on tourne sur le circuit de F1, et on repart vers 3h30 pour rejoindre Alès via 581 km. Je me repose une heure, avant de me préparer pour la spéciale de nuit. Malédiction je suis en dernière ligne sur la grille de départ, c'est normal, ils ne tiennent compte que des résultats de Croix en Ternois pour que les habituées de la piste soient ensemble, tant pis pour moi, j'avais qu'à rouler correctement à Croix plutôt que de me bloquer.

Je me fais bien plaisir sur la piste, je double pas mal de monde, je suis à l'aise même si je suis loin des chronos de référence...

Jeudi : Nevers Magny Cours/St Vincent/Alès

Allez hop deux heures de sommeil et c'est parti, au départ une connexion électrique du road-book s'est arrachée, on répare avec le couteau suisse de Max, je me perds presque de suite, on se retrouve derrière les sides, nickel. On fait un bout de route comme ça puis il se met à pleuvoir et à partir de là on va rouler seul. Au départ même si ce sont des petites routes c'est assez droit mais plus on se rapproche de l'Auvergne plus c'est sinueux, et la pluie redouble, ça caille, on prend pas mal de routes avec des remontées de goudron fondu, ça glisse beaucoup , c'est bien noir... on en chie.

J'arrive avec soulagement à Palladuc où m'attends Jacques, voxaniste. Il a prévu de m'ouvrir la route, il a appris le road book par cœur et la déjà fait deux ou trois fois. Ayant peur de ne pas rouler assez vite de nuit sous la flotte il me file un peu d'essence nécessaire pour rejoindre la prochaine pompe et nous fixe un nouveau rencart un peu plus loin sur la route, à 1/2h.

On mettra plus de 3/4h à y arriver, on se perd, je me bourre dans un fossé, on jardine en groupe dans des chemins, bref une horreur, une véritable horreur. Je ne rêve que d'une chose, un grand café avec une carte du pays pour rejoindre la spéciale suivante par la grande route. tant pis si je loupe un Contrôle de Passage, même si cela vaut très cher en pénalités, je préfère arriver vivant parce que là on frôle la psychiatrie quand même.

C'est vraiment pour Maxime et pour Jacques que je ferme ma gueule et continue d'avancer. A un carrefour on retrouve Jacques, étonné de nous avoir tant attendu. Je lui dis de nous ouvrir, même si on arrive à la bourre au moins on arrivera. Le fait est que le Jacques roule bien, même très bien, on arrivera avec 20 minutes d'avance à la spéciale de St Vincent alors que certains ont abandonnées sans soucis majeur, juste à cause de la fatigue...

On aperçoit le soleil, il n'est pas loin, nous sommes au nord du Puy, il est au sud, à 20 km. Autant la nuit fut dure autant la matinée fut bonne, une vraie sensation de renaître, un paysage que je connais et que j'aime bien, du soleil même si on est un peu gelé, des routes que je suis habitué à lire, bref un moment de plénitude. Juré je ne dirais plus de mal de la Haute-Loire. Par contre le Forez où on a passé la nuit c'est mort, fini et enterré, je n'y mets plus les pieds qu'entre le 14 juillet et le 15 août. Le reste pourrait être simple, Le Puy, Langogne, Villefort, Génolhac, de la grande et belle route que je connais bien mais les organisateurs sont joueurs, alors qu'Alès était proche on tourne pour se taper des zigouigouis dans des gorges ou des cols superbes avec des routes à chèvres qui nous secouent comme des pruniers. Les bras dégustent. Tout en conservant un bon rythme je m'économise car la journée n'est pas finie, on a une spéciale de 5 tours sur le circuit d'Alès, circuit assez exigeant physiquement. Je sais que je vais partir en fond de grille mais j'adore Alès, je suis assez remonté, ça va chier pis j'ai un fan club local assez actif, Papé, Quentin, Annie sont là m@?me Sandrine arrive juste à temps...


Je ne sais pas combien j'ai doublé de gaziers sur cette session circuit mais de la dernière ligne j'ai bien du remonter en milieu de paquet, j'ai même doublé Julien, un très très bon mais visiblement fatigué et pas à l'aise à Alès. M'en fout il est derrière, c'est la première fois que ça arrive et certainement la dernière, je savoure...

Toujours le même scénario le soir, assistance, je décide de changer le pneu arrière, je me rends compte que les plaquettes de frein sont mortes, elles ont 2000 km !!! Coup de fil en urgence à Claude, un copain local qui va réussir à m'en dégotter une paire.
Je retrouve Izzo en amenant la brêle au parc fermé, il s'est offert une belle ballade en Beneli pour venir nous voir. On mange tous ensemble, je suis épuisé. Avant de me coucher je me rends compte que j'ai fait n'importe quoi en assistance, demain on commence la journée par une spéciale or j'ai mis un pneu neuf alors que l'ancien aurait fait une journée de plus, j'ai bien pris le temps d'étalonner le compteur alors qu'il n'y a pas de base chrono avant la Corse. Bref, avec la fatigue on fait quelques conneries.

Vendredi : Alès/Col de la Madeleine/Toulon/Marseille

Je prévois une organisation commando pour changer la roue fissa au départ puis je laisse tomber, les collègues me rassurant sur le besoin de rodage de ce genre de gomme. Soit. par contre je me rendrais compte le soir que le pneu était à 2,5kg de pression, c'est bien trop et cela explique toutes les glissouilles que je me suis offert dans la journée !!

La spéciale du matin est très chaude, départ dans la piste rallye (une vraie montagne russe, hyper étroite, au revêtement défoncé, pour vous faire une idée recherchez une vidéo qui s'appelle « Ze duel » mettant au coude à coude le Chevalier de Groland, champion de rallye moto au Curé de Groland, idem en auto) puis on enquille le circuit de vitesse, puis en sortant par d'étroits portails, en traversant le parking on finit sur la piste de kart. je sors épuisé de la piste de rallye, je me repose un peu sur la piste de vitesse et j'agonise sur la piste de kart... 5 minutes de spéciale, 5 minutes à fond, d'attention et de réactivité.

Comme hier, la route jusqu'à la spéciale suivante, au pied du Mont Ventoux me requinque. j'aime ce coin, ça faisait longtemps que je n'y étais pas allé. Sur les petites routes entre vignes vers Chateauneuf du Pape, un gros Range-Rover manque de pousser un pilote qui avait remonté la file à un stop, coincé derrière, Maxime tente de passer, le Range fait un grand écart pour le bloquer et au final il tourne pour rentrer dans une propriété en pilant sans mettre de cligno. Furax je béquille, je saute à sa porte et très poliment, en le vouvoyant je lui propose de lui en coller une bonne, que c'est tout ce qu'il mérite et que ça me fera du bien à moi aussi. Le mec fait semblant de ne pas comprendre et me répond en hollandais, je me calme et retourne vers la moto en gueulant « peigne-cul », le mec sort de sa caisse, comme il s'est trahi sur sa non compréhension je lui hurle que ce n'est pas parce qu'il est pété de thunes que le monde lui appartient et doit fonctionner selon ses propres règles.... ça sert à rien mais ça soulage !! (ceux qui ont reconnu la chanson d'où est extrait cette phrase ont gagné le droit de l'avoir en tête toute la journée...)

La spéciale du col de la Madeleine se déroule sur un superbe revêtement mais il ne vaut mieux pas sortir de la route, les cailloux n'ont pas l'air bien confortables... J'ai envoyé Maxime monté le Mont Ventoux, comme il ne peut pas passer sur la spéciale autant qu'il s'envoie la plus belle route du monde, la montée sud, par Bédoin. Notre CH de neutralisation est à Malaucène, Nick en profite pour monter une tige filetée sur sa platine de cale pied qui n'a pas résisté à la tentative de passage de la ligne d'arrivée en Fosbury, c'est dommage de tomber à l'arrivée !!
Moins drôle, Pierre part en ambulance suite à sa chute de ce matin à Alès, il a fait toute la liaison avec un tibia fissuré sachant qu'il avait des antécédents... Respect, le monsieur doit être dur à la douleur...

Pour nous le programme est plus réjouissant, le parcours passe par le Mont Ventoux !! Je me lâche dans la montée jusqu'à voir le givre sur les buissons et les poteaux... Oups s'il y a une plaque de verglas... pom pom pom... Gaaaaazzzz à la descente !!!!
On passe par Sault, peu importe que l'on soit à l'heure ou pas, se faire une terrasse à Sault est un rituel auquel je ne dérogerais jamais tellement le coin est beau. Ensuite on a traversé le Lubéron puis rejoint Toulon par l'arrière pays, un vrai régal. Il y a du soleil, de superbes routes, c'est un peu les vacances.

Assistance à Toulon puis départ en convoi pour Marseille. Oui parce qu'on prend le bateau pour la Corse à Marseille. Si le premier qui trouve une justification intelligente au fait que l'on soit allé faire l'assistance à Toulon, sans chronomètre, pour aller à Marseille en convoi pour en revenir en convoi peut me mettre au courant parce que je n'ai toujours pas compris... D'autant plus que seul les experts ont fait ça, les promo sont descendus directement de Malaucène à Marseille. Enfin bon cela m'aura permis de faire le truc le plus con que je n'ai jamais fait...

On part en convoi de 30 avec les gendarmes. Imaginez deux secondes ce que ça peut donner 30 pilotes, qui se connaissent, qui sont en course depuis une semaine. Imaginez qu'en prime vous leur donnez un sentiment d'impunité en ouvrant tous les carrefours, en arrêtant toutes les voitures, façon transfert de (VV)VIP. imaginez en suite, qu'au lieu de prendre l'autoroute au plus court, vous passiez par la départementale... et qu'elle passe par la montée du Beausset !!
Pour les non connaisseurs, la montée du Beausset c'est celle qui rejoint le circuit Paul Ricard, c'est un haut lieu de tirage de bourre sur route ouverte, c'est un haut de lieu de l'accidentologie aussi. Ben nous on l'a monté en paquet, à trente pilotes, avec la route quasi fermée par des gendarmes ayant visiblement perdu le compteur des yeux...
Un grand moment de stupidité et de prise de risques.

A Marseille, un collègue tombe en panne (avec une Benelli pour ne pas la citer) le temps de la redémarrer à la poussette, plus personne. Bon va falloir retrouver le port par nous même alors...
Seul un mec en VTR SP1 attend à coté de ma triumph que j'ai laissé comme ça, moteur en route, vite fait pour aller pousser.
-T'es à Marseille ici garçon, tu ne laisses pas ta moto comme ça sinon tu n'en as plus...
-euh, ah oui... merci !!!

Samedi : Ajaccio/base chrono/Appieto/Ajaccio

La Corse ça a été les vacances, dès le bateau, une vraie coupure, du temps pour blaguer, boire une bière, se doucher et dormir pour de vrai, se faire une terrasse, manger une glace en ville (c'est aussi un rituel, à Ajaccio au glacier qui fait l'angle au dessus de la petite place). On a roulé et même pas mal, sur de superbes routes avec des paysages magnifiques. Il a même plu un peu le matin mais ça n'a pas suffit pour entacher ce tableau idyllique. La spéciale était belle, dangereuse et difficile mais vraiment belle.

Sur le bateau du retour l'apéro est obligatoire, avec Maxime on se fait péter le bide au resto, ya comme un parfum de fête...









Dimanche : Marseille/toulon/Mont Faron

L'aventure touche à sa fin, retour en convoi de Marseille à Toulon, encore plus dangereux puisque nous somme moins encadré, les gendarmes devant bloquent les carrefours mais comme nous sommes nombreux certains automobilistes forcent le passage et nombre de carrefours sont vides au moment où les gendarmes passent (il est 8h du matin un dimanche) donc l'automobiliste débarquant dans un rond point pense avoir priorité comme d'habitude. Un pilote fait les frais de cette connerie, surpris par des plots plastiques au milieu d'un carrefour alors que l'on remontait une file de voiture arrêtée il est passé par dessus sa moto, une clavicule, une moto bien marquée et surtout un MotoTour foutu à 1/2h de son dénouement.

La montée du Mont Faron, étape finale et rituelle des MotoTours. Moi je suis énervé par cette histoire de convoi, soucieux parce que ma moto, à cause de son radiateur encrassé chauffe mais je souhaite faire un bon temps pour finir une semaine ou j'ai tout le temps assuré pour me prouver que je peux aussi envoyer du gros gaz. Sur la liaison, dès que je peux je coupe le moteur pour ne pas trop qu'il chauffe. A 5 secondes du départ j'appuie sur le démarreur, rien ne se passe, je stresse, je rappuie, Jean Jacques Guillemoz qui donne le départ m'attrape le bras pour me calmer-rassurer-retenir je pars gaz en grand, la moto se cabre, je perds au moins une poignée de seconde dans les trois premiers virages avant de me reconcentrer.













Les enchaînements d'épingles du haut de la spéciale me font peur, j'aime pas les épingles. Je les passe en seconde, la moto est mollassone mais j'ai peur qu'en première elle rue dans les brancards. Finalement je passe les deux dernières épingles en première, effectivement ça bouge mais je suis capable de la tenir. J'aurais du le faire du début, tant pis, je prends 20 secondes sur 3 minutes, c'est ce que je prends habituellement sur 2 minutes donc c'est pas si mal... mais j'aurais pu n'en prendre que 15... on verra l'an prochain !!!!






Au Finish

Au final et en résumé (pour Marco) une très belle course, très dure, très longue, remplie d'aléas. Il faut plus la voir comme un raid, un peu façon Paris-Dakar que comme un grand rallye. Comme je roulais en Expert j'ai pu rouler avec des pilotes de grande renommée, des gens qui m'ont fait rêver, qui m'ont appris beaucoup de chose durant cette semaine : Salvador, Granié, Garcin et Maxime. Ces mecs sont capables de faire le scratch sans avoir reconnu, je ne sais pas comment ils font les gars, ils sont d'une autre planète, j'ai essayé de rouler avec Etienne Godart aussi et ça n'a duré que deux virages... Et ce ne sont pas des fous sinon ils seraient morts. Je ne comprends pas.









Dès à présent je pense à l'an prochain, Jivaro (cf page sponsors) me mets à disposition une Voxan, l'histoire est assez belle pour trouver un budget, beaucoup de gens se proposent en assistance... on va refaire avec d'autres moyens... et d'autres ambitions !!!!!








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