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La vie est vraiment dure… Et ce mois de mai complique
drôlement les emplois du temps !!
Tant qu'à descendre en Corse on en profite pour se prendre un peu de temps,
d'autant plus que le rallye est à Porticcio, la station balnéaire la plus
peuplée, le pire endroit de Corse… à mon goût.
Le club organisateur a négocié des tarifs auprès d'une
compagnie à Marseille. Le premier bateau est le dimanche soir précédent le
rallye, on a donc une semaine sur place. Un grand merci d'abord à la
Plagefamily pour le we sur Marseille et la visite du musée de la moto, vraiment
intéressant. Ils nous ont même fait manger avec des gens qui ne parlent pas
moto, un vrai exotisme !!!
Le bateau est quasi vide, on a presque toute la salle des
sièges pullman pour nous…
Dès le lundi on part en recos, on connaît un peu le coin on y a déjà passé une
semaine lors d'un séjour voile et vu comme on l'aime, pas de temps à perdre.
Le parcours est digne d'une course de côte, un routier
simpliste et court, assez propre, deux spéciales qui bien que paraissant
différentes sont assez semblables, super revêtement, des successions complexes
au début, un passage d'enchaînements à couper au milieu et une partie rapide
pour finir. La première est assez large et va très vite, la deuxième, très
étroite est assez hachée. Pour autant les deux passent en deuxième…va
comprendre !!
La solution est assez simple, elle tient dans la moto. Cette
675 est merveilleuse, tu sors d'une épingle, à deux dessus en deux voir en
trois et elle reprend sur un filet de gaz, dès 2000 tours. Pour un bon usage en
rallye il me faudrait même raccourcir le braquet.
Je repère un peu le parcours, je laisse la moto à des collègues qui sont en
gîte et on se casse en montagne, en passant par les spéciales pour prendre des
notes qui me serviront à apprendre. Il y a carrément du monde en fin d'après
midi, on monte avec le camion mais on ose même pas redescendre les spéciales
tellement c'est du n'importe quoi. Départ en rafales, grands travers, wheeling
etc… tout ça sur route ouverte, je vous le rappelle. Soit.
Deux jours en montagne, paysages, bonne bouffe, gens accueillants, vrais et sincères… La Corse quoi !!
De retour à Porticcio on s'installe avec les sides-caristes, sur la place du
"village". Sur l'autre place s'est installé un cirque, en fait ça à plutôt
l'air d'un terrain vague… La grande majorité des concurrents ont pris
des gîtes mais comme les sides caristes viennent avec une remorque lourde, ils
les tirent avec un camping car et sont ainsi autonomes.
Je profite du jeudi pour finir mes recos. J'ai beaucoup de mal avec les deux
débuts de spéciales, ils sont très semblables dans la succession de virages et
je mélange un peu tout. Je pars en recos assez tôt, je suis sur d'être
tranquille. En effet on a pas le droit de reconnaître le vendredi donc il y
aura du monde cet après midi, et entre ceux qui débarquent juste et ceux qui
cherchent l’ultime dixième de seconde ça risque d'être chaud. J'ai eu le
nez creux, les personnes ayant effectué les recos jeudi en fin d’après
midi et en soirée avaient toutes des anecdotes plus hallucinantes les unes que
les autres, des mecs qui montent à deux de front, un qui descend avec le casque
posé sur le réservoir etc…
Il faut dire que pour les locaux c'est le championnat de Corse, ils sont prêts
à tout, le tempérament latin s'occupant du reste.
Vendredi petite ballade, d'Ajaccio aux îles Sanguinaires par les crêtes, bien
sympa.
Au contrôle technique je suis heureux d'apprendre que la dayto fait 10 décibels
de moins qu'au rallye précédent, on ne nous demande que la présentation du
casque (au lieu de casque, gants, bottes dorsales, tapis environnemental,
extincteur) et pas de vérification sur la brêle. De là à penser qu’il ne
faudrait pas que des concurrents n'ayant pas l'habitude des rallyes et roulant
en supermot' bruyant au circuit électrique aléatoire soient ennuyés…
Samedi, départ en fin de matinée, il fait déjà assez chaud,
je marine dans le cuir… je bous tout au long de cette putain d'avenue le
long de la plage, limitée à 50 km/h. Enfin j'attaque les petites routes, je
mets un moment à trouver le rythme, c'est clair que la dayto manque de place
pour s'exprimer. Le revêtement est bon, ya du soleil, des potes pour rouler, on
s'arsouille un brin, si c'est pas le bonheur on en est pas loin… premier
contrôle horaire, 5 minutes d'avance, pas de problème ça passera même cette
nuit, même s'il pleut. Première spéciale… il faudra patienter, un
concurrent s'est sorti, on attend qu'il soit évacué. C'était le 19 ème à
partir, comme je suis l'un des derniers à partir vous voyez le tableau, 1h45
d'attente sur les coups de 13h dans la garrigue… J'ai chaud, soif et
surtout j'ai faim !!!
Je monte assez bien, j'ai un peu cafouillé en haut à retomber en première dans
des virages serrés, la dayto a tenté de se mettre toute droite à la réouverture
des gaz mais je vous rassure j'ai coupé…
La deuxième spéciale est assez proche, whaouh Sandrine m'attend avec une endive
à croquer, le top, ça se mange et c'est frais !!
Je monte assez proprement aussi, bizarrement je sortais le
pied de partout en reco, là je suis monté en déhanchant normalement, va
comprendre.
On rentre assez vite, une demi-heure d'assistance et on repart. Je passe sur
toutes les anecdotes, de spectateurs sur la route en spéciales, de mecs qui
cherchent sur le routiers, de concurrents qui traversent le parc assistance (où
sont tous les camping car) en alternant rupteurs et dérapages…
Deuxième passage, ça passe mieux, je gagne deux secondes sur la première
spéciale, une et demi sur la deuxième alors que je réessaye de sortir le
pied… va comprendre… il y a même des virages où je rentre en
déhanché et je sors avec le pied au sol…
Je suis 48 en fin de journée, si on compte la horde de locaux acharnés c'est un
score honorable. Avec l'éclairage que j'ai et l'habitude de rouler de nuit je
vais forcément gagner quelques places cette nuit, ça s'annonce pas
mal…
Il me faut un peu de temps pour reprendre le rythme, le gars de derrière a le
couteau entre les dents, il me rattrape, ensemble on reprend les gars devant. A
4, avec 16 xénons (!!!!) on s'amuse bien, ça roule fort, propre, je me répète
mais la nuit c'est vraiment le bonheur !!!
Première spéciale, j'espère claquer le même chrono que de jour, comme je sais
que je pouvais encore améliorer mes chronos de jour et que j'aime bien la nuit
c'est jouable. Je pars assez fort comme de jour… j'enchaîne un peu en
vrac, je mélange les enchaînements, j'attends un gauche qui se referme, il me
saute à la gueule, putain le fossé est pas loin, je le regarde fixement, et m'y
mets… une vulgaire erreur de débutant alors que ça passait si j'avais
regardé la sortie… je me suis sorti à l'arrêt, ya pas de dégât mais le
fossé étant profond il me faut attendre des spectateurs pour sortir la
brêle… et Pierrot qui doit partir juste une minute après moi, putain on
est en sortie de courbe qui se referme, le top du sur-accident… ça prend
du temps, un commissaire arrive d'en bas avec une lampe, je crois que c'est
Pierrot et hésite à me re-jeter au fossé… Ayé je repars, gaz en
grand… putain ça passe comme de jour, je suis vert et content à la fois,
tient il y a une grande trace de carénage dans un gauche rapide au dessus d'un
éboulis, je termine la spéciale à fond. 3'43, une minute de plus que de jour,
je pouvais faire le même chrono…
Je rejoins la deuxième spéciale, et là on s'aperçoit qu'il
manque le gars devant moi, le numéro 140. Le 139 n'a pas vu la trace de
carénage donc il est sorti là, putain, ça va vite à cet endroit là et il y a du
dénivelé en dessous, on est inquiet…
En fait il a perdu l'avant, tapé assez violemment au sol et il a dévalé en vrac
l'éboulis. Quand il a pu se relever, il m'a vu passer, or comme j'étais parti
une minute après lui et que j'ai perdu une minute à visiter mon fossé il lui a
fallu deux minutes pour arrêter son roulé-boulé et différencier le haut du bas.
Heureusement pour moi, les commissaires avaient neutralisé les départs donc
Pierrot ne risquait pas de me débouler sous le nez quand moi je regagnais la
route.
Vous comprendrez que la deuxième spéciale ne fut pas mon meilleur
chrono… Je finis tout de même 63 ème, au lieu de 40/45 ème avec une
minute de moins. C'est con, ça m'aurait permis d'être devant le premier T-max,
c'est un peu l'objectif que je m'étais fixé mais sans le dire trop fort car ce
n'était pas gagné !!!
Une fois rentré, on retombe dans les soucis d'organisation,
pas de soupe à l'oignon, pourtant rituelle, par de surveillance du parc fermé
donc il faut récupérer les motos une demi-heure après l'arrivée du dernier
concurrent, c'est-à-dire une paire d'heures après l'arrivée des premiers, à
l'apéro depuis. Si je rajoute qu'entre le parc d'assistance et le parc fermé
c'est une ligne droite je vous laisse imaginer la gueule de la ruée…
Au bilan, ben, c'est une superbe région, mais pas à Porticcio, les rallyes sont
toujours aussi bien, mais pas dans cette ambiance… Vu le tarif du
déplacement, un routier de 100 bornes sans difficultés à faire trois fois c'est
maigre… tant pis, mais j'attendrais de savoir le parcours avant de
m'inscrire l'an prochain.
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